Le Cycle Biologique
des Ephémères
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Durant sa vie, un éphémère passe par cinq
états : L’œuf, la larve, la nymphe, le subimago et l’imago…
A noter que le subimago est un stade unique chez
les insectes.
On peut distinguer trois types de cycles
vitaux en fonction de la durée et de la périodicité.
- Une seule génération par an : Rhithrogena,
Habroleptoides, Siphlonurus.
- Deux générations par an et même parfois plus
: certaines espèces du genre Baetis et Ecdyonurus.
- Une génération tous les deux ans : Ephemera
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Le cycle de développement commence avec L’œuf.
L’œuf est enfermé dans une coquille rigide, appelée
chorion, et contient les substance nutritives, le
vitellus, nécessaires au développement de l’embryon.
Le développement embryonnaire des œufs est
surtout fonction des conditions environnementales,
principalement de la température. L’éclosion
des œufs se déroule entre quelques jours et quelques
semaines après la ponte. Des cas de diapause
embryonnaire sont connus notamment chez Siphlonurus.
Les œufs sont capables de survivre dans les
mares asséchées pendant l’été et de reprendre leur
développement lorsque les pluies d’automne les
remplissent à nouveau.
Le nombre d’œufs pondus est très variable
suivant les espèces, il est compris généralement entre 500
et 3000 par femelle. Une espèce est ovovivipare,
c’est à dire que l’embryon se développe à l’intérieur de
l’abdomen de la femelle jusqu’au stade
larvule qui sera déposée ensuite par la femelle directement dans
l’eau.
Il existe quatre mécanismes de ponte chez les
éphémères.
- Certaines femelles libèrent leur œufs en
plusieurs fois, en venant taper leur abdomen
sur la surface de l’eau.
- D’autres lâchent tous leurs œufs en même
temps en une grappe qui éclate à la surface
de l’eau.
- D’autres se posent sur un support à
proximité de l’eau puis y plongent leur abdomen et
lâchent leur œufs.
- Enfin certaines femelles du genre Baetis
entrent carrément sous l’eau pour y déposer
leur œufs sous les pierres.
La Larve représente la phase de nutrition et
de croissance. Les larves d’éphémères croissent par mues
successives dont le nombre n’est pas constant
au sein d’une espèce et semble lié aux conditions
environnementales et aux types de génération.
La vieille peau (exuvie) devenue trop étroite est remplacée
par une nouvelle peau, plus ample, préalablement
formée sous l’ancienne cuticule. Les scientifiques
qui ont étudié le développement larvaire
donnent un chiffre de 15 à 25 mues. Les larves qui ont mué
récemment ont une coloration blanchâtre alors
que celles qui sont proches de la métamorphose tendent à
prendre une coloration indistinctement sombre.
Les larves d’éphémères colonisent des
milieux très variés auxquels elles sont liées souvent de manière
stricte. En se basant sur la forme du corps et le
type de locomotion dominant, on peut regrouper les
familles d’éphémères en quatre
groupes:
- Type
nageur.
- Type
pétricole.
- Type
rampant.
- Type fouisseur.
Les nymphes ( terme utilisé par les pêcheurs
à la mouche pour désigner les larves) correspondent aux
larves dont les fourreaux alaires se sont
développés. Chez les nymphes mâtures on peut même observer
les yeux de l’adulte sous la cuticule.
Le passage de la vie aquatique à la vie
aérienne peut se dérouler selon deux types de modalités ; soit la
larve monte à la surface de l’eau, mue et
donne naissance au stade ailé, soit elle nage activement vers
la berge, sort de l’eau en grimpant sur une
pierre ou une tige de plante et mue.
L’impact maximum de la prédation
sur les éphémères notamment par les truites a souvent lieu
lors de cette émergence
où les nymphes quittent leur refuge
sous les pierres et les débris végétaux divers
pour gagner la surface. |
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L’individu ailé résultant de la
dernière mue larvaire appelé subimago n’est pas le dernier
stade de développement.
A peine éclos, le subimago s’envole
rapidement vers la végétation riveraine et attendra quelques
heures voire
quelques jours avant d’effectuer sa
dernière mue et de donner naissance
à l’imago apte, lui, à se
reproduire.
Le subimago possède la plupart des
caractères de l’imago, hormis le fait que sa coloration est
généralement terne,
ses ailes enfumées et densément
ciliées, et que ses pièces génitales ne sont pas encore
fonctionnelles. |
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La durée du stade subimaginal est très
variable. Les Caenidés présentent la particularité d’effectuer le
passage au stade imago quelques minutes à peine après l’éclosion du
subimago et cela en plein vol.
La vie de l’insecte parfait ou imago est très
courte, de quelques heures à quelques jours dans les
meilleures conditions. Le stade adulte se
résumera au vol nuptial et à la ponte. Chez beaucoup d’espèces,
les mâles se rassemblent en véritable essaim de
quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus.
En Bretagne, on peut observer en particulier des
nuées de Caenis luctuosa qui forment de véritables
petits nuages blanchâtres au dessus de l’eau.
Chez les grandes espèces cette
danse nuptiale est très spectaculaire.
Elle consiste en un vol pendulaire,
vol sur place où les mâles effectuent des
déplacements verticaux très rapides
sur des hauteurs de plusieurs
mètres.
Les femelles qui arrivent dans l’essaim
de mâles sont immédiatement saisies par ceux-ci. L’accouplement
a lieu en vol
et dure quelques secondes . |
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La majorité des espèces se
reproduisent en fin de journée. Une fois la ponte terminée,
mâle et femelle tombent sur
l’eau et y dérivent les
ailes à plat déclenchant souvent à la nuit tombée une
dernière frénésie alimentaire chez les
truites qui les gobent alors en grand
nombre. |
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Courtoisie Jacques Le Doaré et Paul
Troël
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