LE VIEUX MOUCHEUR 

Cycle biologique des éphémères

 

 

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Avec l'autorisation amicale de Jacques LE DOARE et Paul TROËL respectivement rédacteur et dessinateur, est reproduit ci-dessous l'article intitulé "Le cycle biologique des éphémères"qui a figuré un temps sur le site de l'Association Bretonne pour la Pêche à la Mouche (ABPM). 

Document de l'Association Bretonne pour la Pêche à la Mouche

Le Cycle Biologique 
des Ephémères

Durant sa vie, un éphémère passe par cinq états : L’œuf, la larve, la nymphe, le subimago et l’imago… 
A noter que le subimago est un stade unique chez les insectes. 

On peut distinguer trois types de cycles vitaux en fonction de la durée et de la périodicité.
- Une seule génération par an : Rhithrogena, Habroleptoides, Siphlonurus.
- Deux générations par an et même parfois plus : certaines espèces du genre Baetis et Ecdyonurus.
- Une génération tous les deux ans : Ephemera
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Le cycle de développement commence avec L’œuf. L’œuf est enfermé dans une coquille rigide, appelée 
chorion, et contient les substance nutritives, le vitellus, nécessaires au développement de l’embryon.
Le développement embryonnaire des œufs est surtout fonction des conditions environnementales, 
principalement de la température. L’éclosion des œufs se déroule entre quelques jours et quelques 
semaines après la ponte. Des cas de diapause embryonnaire sont connus notamment chez Siphlonurus. 
Les œufs sont capables de survivre dans les mares asséchées pendant l’été et de reprendre leur 
développement lorsque les pluies d’automne les remplissent à nouveau.
Le nombre d’œufs pondus est très variable suivant les espèces, il est compris généralement entre 500 
et 3000 par femelle. Une espèce est ovovivipare, c’est à dire que l’embryon se développe à l’intérieur de 
l’abdomen de la femelle jusqu’au stade larvule qui sera déposée ensuite par la femelle directement dans 
l’eau.
Il existe quatre mécanismes de ponte chez les éphémères.
- Certaines femelles libèrent leur œufs en plusieurs fois, en venant taper leur abdomen 
   sur la surface de l’eau. 
- D’autres lâchent tous leurs œufs en même temps en une grappe qui éclate à la surface 
  de l’eau. 
- D’autres se posent sur un support à proximité de l’eau puis y plongent leur abdomen et 
   lâchent leur œufs. 
- Enfin certaines femelles du genre Baetis entrent carrément sous l’eau pour y déposer 
   leur œufs sous les pierres. 
 

La Larve représente la phase de nutrition et de croissance. Les larves d’éphémères croissent par mues 
successives dont le nombre n’est pas constant au sein d’une espèce et semble lié aux conditions 
environnementales et aux types de génération. La vieille peau (exuvie) devenue trop étroite est remplacée 
par une nouvelle peau, plus ample, préalablement formée sous l’ancienne cuticule. Les scientifiques 
qui ont étudié le développement larvaire donnent un chiffre de 15 à 25 mues. Les larves qui ont mué 
récemment ont une coloration blanchâtre alors que celles qui sont proches de la métamorphose tendent à 
prendre une coloration indistinctement sombre.
Les larves d’éphémères colonisent des milieux très variés auxquels elles sont liées souvent de manière 
stricte. En se basant sur la forme du corps et le type de locomotion dominant, on peut regrouper les 
familles d’éphémères en quatre groupes: 

             - Type nageur.                  - Type pétricole.                  - Type rampant.                 - Type fouisseur. 

Les nymphes ( terme utilisé par les pêcheurs à la mouche pour désigner les larves) correspondent aux 
larves dont les fourreaux alaires se sont développés. Chez les nymphes mâtures on peut même observer 
les yeux de l’adulte sous la cuticule. 
Le passage de la vie aquatique à la vie aérienne peut se dérouler selon deux types de modalités ; soit la 
larve monte à la surface de l’eau, mue et donne naissance au stade ailé, soit elle nage activement vers 
la berge, sort de l’eau en grimpant sur une pierre ou une tige de plante et mue.
 
L’impact maximum de la prédation sur les éphémères notamment par les truites a souvent lieu lors de cette émergence 
où les nymphes quittent leur refuge sous les pierres et les débris végétaux divers 
pour gagner la surface. 
L’individu ailé résultant de la dernière mue larvaire appelé subimago n’est pas le dernier stade de développement.
 A peine éclos, le subimago s’envole rapidement vers la végétation riveraine et attendra quelques heures voire 
quelques jours avant d’effectuer sa dernière mue et de donner naissance 
à l’imago apte, lui, à se reproduire.
Le subimago possède la plupart des caractères de l’imago, hormis le fait que sa coloration est généralement terne, 
ses ailes enfumées et densément ciliées, et que ses pièces génitales ne sont pas encore fonctionnelles.

La durée du stade subimaginal est très variable. Les Caenidés présentent la particularité d’effectuer le passage au stade imago quelques minutes à peine après l’éclosion du subimago et cela en plein vol.
La vie de l’insecte parfait ou imago est très courte, de quelques heures à quelques jours dans les 
meilleures conditions. Le stade adulte se résumera au vol nuptial et à la ponte. Chez beaucoup d’espèces, 
les mâles se rassemblent en véritable essaim de quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus. 
En Bretagne, on peut observer en particulier des nuées de Caenis luctuosa qui forment de véritables 
petits nuages blanchâtres au dessus de l’eau. 
 
Chez les grandes espèces cette danse nuptiale est très spectaculaire.
Elle consiste en un vol pendulaire, vol  sur place où les mâles effectuent des déplacements verticaux très rapides 
sur des hauteurs de plusieurs mètres.
Les femelles qui arrivent dans l’essaim de mâles sont immédiatement saisies par ceux-ci. L’accouplement a lieu en vol 
et dure quelques secondes .
La majorité des espèces se reproduisent en fin de journée. Une fois la ponte terminée, mâle et femelle tombent sur 
l’eau et y dérivent  les ailes à plat déclenchant souvent à la nuit tombée une dernière frénésie alimentaire chez les 
truites qui les gobent alors en grand nombre.
 


Courtoisie Jacques Le Doaré  et  Paul Troël
 

Pour en savoir plus :

 

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