LE VIEUX MOUCHEUR 

Mcguane: Intempéries

 


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Note de lecture    Ó plg

INTEMPERIES  

Par Thomas McGUANE , Editions le Cherche Midi , Septembre 2003

 

En quatrième de couverture, l’éditeur présente ainsi ce livre d’un peu plus de deux cents pages: « Intempéries semble un ouvrage consacré à la pêche à la mouche… La vérité est ailleurs…Intempéries est à la fois une autobiographie, un traité de zen, un livre sur la vie qui passe, un récit d’aventures, un roman comique, un éloge de la nature et de l’amitié, une leçon de philosophie, beaucoup plus encore ».

Romancier vivant dans le Montana , l’auteur partage son temps entre l’écriture, l’élevage de chevaux et la pêche (200 jours par an écrit-il).

Rédiger une note de lecture après des éloges aussi dithyrambiques comporte un risque de blasphème lorsqu’on ne partage pas l’opinion du chœur des laudateurs. Tant pis pour le blasphème !  Certes, cet ouvrage n’est pas déplaisant à lire mais il  offre au lecteur beaucoup moins que ce qu’en dit pompeusement sa quatrième de couverture.

En ce qui concerne la forme, le texte ressemble plus à une simple retranscription « au kilomètre » de notes de voyage « brutes de décoffrage ». Celles-ci  paraissent ne pas avoir  été suffisamment remaniées et épurées pour pouvoir être considérées comme un véritable travail d’écriture. Le style en est assez fruste; tout au moins apparaît-il ainsi dans sa traduction française.

En ce qui concerne le fond, quelques réflexions éparses et somme toute assez banales faites ici ou là dans le récit n’en font pas pour autant un manuel de zen ou un traité de philosophie ni encore un manuel technique de pêche à la mouche. Disséminés au fil du récit, jaillissent quelques paragraphes ou quelques pages qui pigmentent la lecture ou en raniment fugacement l’intérêt.

Quant à mettre Thomas McGuane au pinacle des auteurs halieutiques ou encore affirmer comme Jim Harrison, autre romancier américain contemporain, qu’il « écrit mieux sur la pêche que n’importe quel autre être humain que cette terre ait porté », ce serait pousser le bouchon un peu loin !! C’est très en deçà d’Ernest Hemingway. Enfin, sans avoir besoin de remonter à IsaacWalton, il faudrait  n’avoir rien lu de Charles Ritz, Tony Burnand , Romilly Fedden et leurs récits de voyage, rien lu encore de Léonce de Boisset, Lord Grey of  Fallodon, Kingsmill Moore et n’avoir pas eu l’occasion de savourer le plaisir délicieux que procure la qualité de leur écriture.

Il manque à la classification  de ces notes de lecture une catégorie « les inclassables, les  œuvres inachevées ». Ce n’est donc  que par défaut que celui-ci est  à classer dans celle des «ouvrages d’éditeurs».

 Classement : catégorie 3 (« les ouvrages d’éditeurs »)  

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