LE VIEUX MOUCHEUR 

La théorie solunaire

 

 

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LA THÉORIE SOLUNAIRE DE John Alden KNIGHT

 Dès les années 1920, KNIGHT avait remarqué, comme nombre de pêcheurs en eau douce ou en eau salée d’hier et d’aujourd’hui, que les poissons se nourrissaient à certains moments de la journée et pendant un certain temps seulement. Son grand et principal mérite fut d’essayer d’expliquer à quoi cela était dû.

 Tout le monde connaît ou a entendu parler du phénomène des marées : alternance journalière de pleine mer et de basse mer, des courants de flot et de jusant, marées de morte-eau et marées de vive-eau. Et l’on sait maintenant que « l’effet marée » a de nombreuses composantes : position des astres, phénomènes ondulatoires, configuration des fonds et des côtes, météorologie etc..

"L'effet marée" c'est-à-dire la résultante de la force de gravitation universelle et de la force centrifuge terrestre sur la masse d’eau terrestre est proportionnel à la masse de l’astre et inversement proportionnel au cube de sa distance à la Terre. Cette variable distance a donc une incidence importante. Parmi les composantes astronomiques de la marée, le soleil et la lune ont une influence notable : le soleil avec une masse importante mais à très grande distance, la lune avec une masse plus faible mais à une distance plus proche.

 KNIGHT a eu l’idée de calculer des tables en ne retenant que deux des composantes du calcul des tables de marées, à savoir l’attraction de la lune et celle du soleil, non pas sur l’espace maritime mais à l’intérieur des terres pour différents points des Etats-Unis. Il qualifia de «période solunaire » celle qui correspondait à l’attraction conjuguée ou antagoniste, que la Lune et le Soleil exerçaient chaque jour sur chacun des points choisis. Il faut savoir, en effet, que la terre ferme, elle aussi, subit le phénomène de marée. La Lune et le Soleil occasionnent des ’marées terrestres’ qui font que le sol, selon la position des astres, la composition et la configuration des lieux etc. peut se soulever de 40 cm.

 Expériences faites, par lui et d’autres expérimentateurs, puis résultats confrontés aux moments indiqués par les tables, KNIGHT en conclut à la très forte corrélation entre activité alimentaire du poisson et les « périodes solunaires » indiquées par ses tables. Ces périodes sont au nombre de quatre, approximativement toutes les six heures. Les deux périodes dites « majeures » peuvent s’étendre sur l’heure ou les deux heures suivantes quand le poisson manifeste l’activité maximum. Les deux autres dites « mineures » sont d’une durée plus courte, environ une demie à une heure, et de moindre activité. A l’expérience, KNIGHT, constate que les périodes les plus favorables se situent en général entre le dernier et le premier quartier de la lune et les moins favorables se situant autour de la pleine lune.

 Les premières tables ont été publiées aux Etats-Unis en 1934.  Elles ont été publiées en France, en carnet annuel dès 1939 et jusqu’en février 1971 par la revue AU BORD DE L’EAU qui a cessé de paraître au numéro 428 en avril 1972. Le flambeau a été repris par la suite jusqu’en 1990 dans une page spéciale de la revue PECHE MAGAZINE aujourd’hui disparue.

La soixante-quatorzième édition américaine est sortie en 2008 (illustration ci-dessus).

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