LE VIEUX MOUCHEUR 

5.2 - Le bas de ligne

 

 

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LE BAS DE LIGNE (2ème partie)

Confection et matériaux utilisables

Ce bas de ligne est d’une grande simplicité de réalisation: un seul matériau, une seule longueur sans autre noeud qu’une petite boucle à chaque extrémité. Il convient de former ces boucles en veillant qu’après serrage elles restent bien dans le prolongement du dormant. Il peut s’agir de la très fiable boucle de plein poing à deux tours dite “Noeud de Florence” des classiques assemblages boucle dans boucle, ou bien de la “Boucle du pêcheur” connue Outre-Manche sous le nom de “Perfection Loop”

Quant au matériau utilisable, la crinelle d’acier est le seul qui résiste aux dents coupantes d’un brochet. Ce n’est pas le cas du nylon en monofilament de fort diamètre ou torsadé et qui en outre vieillit mal. Ce n’est le cas ni du kevlar ni des nouvelles tresses bien qu’il ait été souvent écrit le contraire ici ou là. L’absence totale de raideur de ces dernières les rend de surcroît totalement impropres à la confection de bas de ligne à fouetter car il y a rupture d’énergie propulsive entre la soie et le tackle.

Si la crinelle d’acier est le matériau adapté, toutes les qualités disponibles sur le marché ne conviennent pas. Gainées ou non de nylon thermosoudable, elles ont à peu près toutes un diamètre assez voisin de 30 à 45 centièmes c’est-à-dire suffisamment fin pour servir à l’occasion de fil faucardeur. Mais c’est à peu près leur seul point commun. Nombre de torons, enrobage nylon ou pas, résistance et prix font toute la différence.

Le plus important critère de choix est le nombre de brins dont sont faites ces crinelles du commerce: de 49 brins pour les meilleures à 2 brins pour le bas de gamme! Le prix est fonction du nombre de brins mais la solution la plus chère est ici la plus économique tout en restant peu dispendieuse (environ 15 Francs le mètre). Plus elle a de torons, plus la crinelle est souple et moins elle aura tendance à tire-bouchonner. Une 6 brins trop rigide est malaisée à nouer et nécessite un noeud particulier. Elle est à réformer au premier accrochage dans un obstacle ou après quelques prises seulement. Il n’est pas souhaitable de choisir une crinelle gainée car elle n’est pas redressable lorsqu’elle tire-bouchonne après avoir été malmenée par un brochet valseur ou s’être entortillée autour d’un obstacle. En outre, il s’agit presque toujours d’une crinelle de bas de gamme.

Le second critère de choix est la résistance de la crinelle à la rupture. Selon les marques et les qualités, la force annoncée se situe entre 4 et 15 kilogrammes, sans rapport avec le nombre de brins. A ce sujet il faut noter que si la force à la rupture est toujours mentionnée, le nombre de brins n’est indiqué que pour le haut de gamme. A mon avis un choix judicieux alliant souplesse et résistance ne devrait pas être fait au-dessous de 19 brins et 8 kilogrammes. Pour ma part j’utilise en général 49br/l2kg, excep­tionnellement et à défaut l9br/8kg. Avec un diamètre de 45/lOOè, ces crinelles, plus souples qu’un monofilament de nylon de même diamètre, sont sans mémoire et ont à peu près la même raideur (ou souplesse si l’on veut) que les lOO/lOOè des pointes de soies qu’elles prolongent.

Un bas de ligne associant nylon-crinelle assemblés à l’aide d’un noeud d’Albright ne constitue à mon avis qu’un pis-aller. Car pour obtenir une résistance à la rupture équivalente à celle d’une crinelle 49 brins, le nylon doit être choisi d’un diamètre tel (50/lOOè voire plus) qu’il est un peu gros pour servir efficacement de fil faucardeur. Il se fragilise vite en s’éraillant ou tout simplement en vieillissant au soleil ou au stockage, ce qui n’est pas le cas d’une crinelle. En outre, il est beaucoup plus raide que la pointe de la soie et produit une rupture dans la transmission de l’énergie du lancer.

En résumé un mètre d’une crinelle de 49 brins d’acier de résistance d’une douzaine de kilogrammes, une boucle à chaque extrémité et un émerillon accroche-leurre numéro 3 sur l’une d’elles, constitue un bas de ligne à brochet sûr et polyvalent, simple à réaliser et facile à lancer avec le mode d’aboutement ci-après.

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