LE VIEUX MOUCHEUR 

6 - Le noeud spécial

 

 

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LE NOEUD SPECIAL DE FIXATION DE LA SOIE ET DU BAS DE LIGNE 

Pour bien transmettre jusqu’au leurre l’énergie du lancer, la boucle que forme la soie doit pouvoir se dérouler sans rupture dans le mouvement de la boucle notamment à la jonction soie-bas de ligne. Tous les moucheurs savent que c’est là, au sens propre et au sens figuré, que se situe le nœud du problème

La fixation du bas de ligne à la soie a fait couler beaucoup d’encre et nombreuses sont les méthodes utilisées. En 40 années de pêche à la mouche, j’ai pu en essayer beaucoup. Aucune me m’avait donné entière satisfaction. Avec des soies synthétiques un peu fatiguées, même le classique nœud à l’aiguille ne s’est pas avéré totalement fiable dans la lutte avec des poissons de taille respectable. Il en a été de même avec le système dit de la « chaussette » même cyanolitée car à l’eau cette colle parait vieillir vite et mal.

Il y a longtemps que je recherchais une attache sûre à la fois pour l’aboutement du backing et celui du bas de ligne à la soie. Je pense l’avoir trouvée. Ce nœud, de conception personnelle, s’est avéré extrêmement fiable sur tous les types de soie. Il remplit en outre les conditions nécessaires au confort d’utilisation sur le terrain: bon passage dans les anneaux, facilité de changement de bas de ligne, confection possible au bord de l’eau. Chacune de mes soies en est équipée et certains de mes amis l’utilisent. Quels que soient les poissons qui ont eu l’occasion de tirer dessus depuis deux ou trois ans (farios de rivière, très grosses arcs de réservoir, castillons, puissants cristivomers, gros brochets évoqués ci-dessus), aucun de ces nœuds n’a cédé. L’un a même tenu le “brochet du siècle” qui tirait des bords dans le courant avant de se laisser amener et reconnaître comme ... . une épave de tableau arrière de barque en bois d’une vingtaine de kilos.

La conception de ce nœud s’est inspirée du nœud d’Albright dont je me servais systématiquement pour abouter nylon et crinelle lorsque j’employais encore de tels bas de ligne. Le nœud d’Albright a largement fait la preuve de sa grande fiabilité, de sa très grande résistance et de sa polyvalence. Celui que j’utilise a suffisamment montré qu’il en avait hérité la fiabilité et la résistance pour être conseillé. Il en diffère dans deux de ses aspects essentiels. Le premier et le plus important se trouve dans l’œil obtenu. Le second consiste en un enroulement de spires en tresse Dacron doublée sur elle-même et non avec un mono filament. Une tresse de 20 livres convient aux soies jusqu’au numéro 7 AFTMA. Au-dessus, les soies lourdes s’assemblent bien avec une tresse de 30 Livres.

Les schémas de montage se trouvent en encadré. Ce nœud sert aussi bien pour réaliser un oeil d’aboutement soie-bas de ligne qu’une boucle de fixation soie-backing à deux détails près:

1.l’oeil destiné à recevoir le bas de ligne est réalisé aussi petit que possible mais juste assez grand pour pouvoir y passer la boucle du bas de ligne en crinelle. Sa ganse est rigidifiée en l’imbibant de cyanolite. Ce sont ces deux particularités qui, avec la manière d’y accrocher la boucle du bas de ligne, assurent la bonne transmission de l’énergie propulsive de la soie jusqu’au leurre.

2.la ganse d’accrochage du backing à la soie, boucle dans boucle, doit être d’une taille suffisante (une dizaine de centimètres) pour pouvoir y passer facilement le moulinet et changer la soie. Elle n’est pas rigidifiée avec de la cyanolite, reste souple et passe bien dans les anneaux.?

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