LE VIEUX MOUCHEUR 

Traitement des échantillons collectés

 

 

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Premier examen sur le terrain

 

Un premier examen des échantillons collectés peut, si souhaité, être fait lors de la pause casse-croûte ou dès la fin de la collecte en arrivant à la voiture par exemple. Tri du contenu du bocal de collecte et classement sommaire des échantillons peuvent être réalisés avec un matériel relativement simple et peu onéreux.

 

Directement prélevés dans le bocal de collecte ou préalablement transvasés dans un récipient contenant très peu d’eau les échantillons peuvent faire l’objet d’un premier tri par ordre et familles puis classés dans des tubes à hémolyse contenant du liquide conservateur.

Pour ce faire, pince de chasse, brucelles  et au besoin accessoires optiques et tableau synoptique de première identification sur le terrain dont il a déjà été question peuvent être utilisés.

 

Ento_loupes_895.JPG (122016 octets)Quelques exemples d’optiques relativement simples d’emploi sont donnés en illustration, de gauche à droite : loupe de table de montage photographique avec zoom (G x 10), loupe d’œil (G x 7), compte-fils (G x 7), loupe d’horloger (G x 6).

Loupe d’horloger et compte-fils sont très peu onéreux et largement suffisants à ce stade.

 

Peu encombrante une fois démontée et sans éclairage nécessaire autre que la lumière ambiante, la binoculaire improvisée utilisable chez soi dont il est question ci-après peut également être apportée sur le terrain

 

Examen à domicile

 

Les échantillons rapportés du terrain peuvent faire l’objet d’un examen plus approfondi pour celui qui souhaite. identifier ses échantillons au-delà du niveau de la famille, descendre au niveau du genre voire de l’espèce. Ceci nécessite du matériel plus performant mais plus onéreux : binoculaire ou équivalent.

 

Zeiss_et_support_878.JPG (97445 octets)La paire de jumelles illustrées ci-contre, fixée sur une base stéréo microscopique permet d’obtenir un grossissement de 25 fois. 

Des binoculaires de différentes qualités et à un peu tous les prix sont en vente chez la plupart des opticiens. Les premiers prix ont en général un grossissement de l’ordre de 20 fois, ils ne sont pas toujours d’excellente qualité optique mais sont commercialisés à des prix abordables. Ento_Bino_Nikon_899.JPG (109145 octets)

En montant en gamme, les coûts d’acquisition suivent. En fonction des oculaires utilisables, les grossissements peuvent atteindre entre 200 et 400 fois. A chacun de faire en fonction de ses besoins et de ses moyens.

 

 

Zeiss__support_eclairage_881.JPG (101404 octets)Mais une remarque particulière s’impose en ce qui concerne l’éclairage des pièces à examiner. Le choix d’un système de lumière froide (fibre optique, leds etc..) est préférable à celui d’un éclairage en lumière incandescente. Ceci évite que la lumière chaude ne dessèche les échantillons s’ils restent trop longtemps éclairés (voir illustration).

 

Pour celui qui ne peut ou ne veut investir, la solution est de participer à l’INVENTAIRE DES EPHEMERES DE FRANCE en abrégé « INVFMR » dont il sera question plus loin. L’identification y sera faite par des spécialistes et le collecteur sera informé des résultats de sa collecte.  En cas de première découverte d’un échantillon en France, son nom sera associé es qualité « d’inventeur » dans les publications scientifiques.

 

Traitement et conservation des échantillons collectés

 

Le minimum de fournitures nécessaire est constitué de tubes à hémolyse dits piluliers et d’alcool éthylique formolé.

 

Liquide conservateur

 

En ce qui concerne l’alcool il suffit de demander à son pharmacien une préparation d’alcool éthylique incolore (non camphré) à 70° et formolé à 5%. Cette solution servira à tuer les échantillons qui seront ensuite transférés dans de l’alcool à 90° pour stockage définitif. C’est simple et efficace. C’est ce qu’utilise le Vieux Moucheur. Ajouter deux petits flacons de plastique mou dits « pissettes » pour remplir aisément les piluliers.

 

Une autre formule de conservateur est donnée dans l’ouvrage « Truites, mouches et devons » de Barbellion  (page 979) sous l’appellation « formule de Renaud » pour la conservation des pièces anatomiques

 :

* Fixer pendant quelques jours dans 
           Eau distillée…………… ...….………..100 gr

           Chlorure de sodium (sel de mer)      ….1gr

           Formol du commerce     ...................... 15 gr

·    Laver rapidement à l’eau

·     Développer la couleur  dans :

           Alcool à 90°             ……......………….100 gr

    Acétate de potasse ………...………...… 2 gr

* Dès que la couleur a reparu, étendre la solution de son volume d’eau distillée et conserver dans ce liquide.  

       

Nous avons adopté ce dernier procédé qui conserve aux vairons leur couleur et leur brillant en même temps qu’une certaine souplesse dont l’intérêt n’est pas négligeable »

 

 Gardons1965_919.JPG (172872 octets)

L’illustration ci-contre montre ce qu’il en est en 2010 d’un vestige de « conserve » de petits gardons faite en 1965 selon ce procédé et destinée à la pêche du brochet au poisson mort. On peut constater l’excellent état de conservation et le brillant des couleurs un demi siècle après leur mise en bocal.

 

 

Tubes à hémolyse

 

Pilulier_plastique_888.JPG (103228 octets) Assez faciles à trouver (pharmacie, fournitures médicales etc..) ils existent en plusieurs qualités : plastique et verre notamment.

Pour un usage temporaire (collecte, envoi à INVFMR) les piluliers en matière plastique suffisent très largement et sont très peu onéreux.

Pilulier_microfissures_883.JPG (57688 octets)Par contre, ils sont à éviter pour un stockage à long terme des échantillons. En effet, ils se détériorent en quelques mois voire quelques semaines lorsqu’ils contiennent du conservateur. Il s’y produit des microfissures laissant s’évaporer celui-ci et les échantillons se retrouvent à sec.

 

Pilulier_verre_886.JPG (85123 octets)

Pour les reconnaître, regarder le fond du pilulier. Celui qui est en plastique garde la trace du démoulage sous forme d’une petite cuvette avec un petit picot au centre. Celui qui est en verre ne présente pas ce défaut et est parfaitement sphérique.

 

    

 

Piluliers_stockage_858.JPG (132197 octets)Pour le stockage définitif, il est donc nécessaire d’utiliser des tubes en verre et de stocker le tout à l’abri de la lumière dans un coffret comme celui du bricolage  illustré ci-contre..

 

Autre précaution à prendre : bien remplir les tubes à ras bord avec le liquide pour éviter qu’une bulle d’air agissant comme un véritable projectile n’abîme les échantillons au cours des manipulations. De même pour éviter qu’une grosse bulle d’air en se dilatant à la chaleur ne fasse sauter le bouchon, « sceller » celui-ci en le ceinturant d’un scotch solide.

 Ne pas oublier d’étiqueter le tube et d’y annoter contenu, lieu et date de capture.

Petit matériel d'élevage

Diverses raisons peuvent motiver le collecteur pour qu’il s’essaye à l’élevage de certains échantillons collectés : identifier une larve en obtenant l’insecte parfait qui en sortira, pouvoir observer tranquillement tout le processus d’une éclosion d’un subimago et sa transformation en imago (expérience passionnante), tester la théorie solunaire etc.. 

 

Aquarium1_812.JPG (49391 octets) Aquarium2_815.JPG (51262 octets)

Aquarium3_805.JPG (61055 octets)

 

Faire muer des subimagos en imagos est relativement facile, à condition de pouvoir les capturer sans les endommager notamment les ailes, cerques et pattes. Il suffit de les placer dans un verre en plastique obturé de voile de mariée dans un endroit frais et pas trop sec. La mue survient en quelques jours tout au plus.

 

Certaines larves sont plus faciles que d’autres à faire éclore (siphlonurus, éphémerelles). La conduite de l’élevage de certaines est plus que délicate voire impossible en milieu non naturel, notamment celles qui sont tributaires d’un biotope à courants très oxygénés et froids. Il faut choisir des sujets presque matures ce qui se voit à la bonne formation et à la couleur très sombre du sac alaire.

 

Le bricolage de l’installation dans un local frais et pas trop éclairé (en sous-sol par exemple) est on ne peut plus simple Le matériel nécessaire est très peu onéreux et facile à trouver : quelques tasseaux de bois, du voile de mariée, de tous petits aquariums en plastique et des tuyaux d’aquariophilie avec une multi vanne et un « bulleur ».

 

Les aquariums seront aménagés avec de l’eau et un peu de substrat rapportés du site de collecte sans oublier d’y placer quelque chose (pierre, brindille, voile de mariée) qui permette aux larves qui rampent sur un support émergé pour muer, qu’elles puissent le faire et ne meurent pas noyées.  

 

Les illustrations ci-contre montrent une telle installation simple mais efficace. La grande cage en voilage permet de récupérer les subimagos qui ont éclos et se sont envolés.

 

 

L’inventaire des éphémères de France

 

Né en 1995, initialement sous le pilotage de l'association TOS, le programme d'inventaire des éphémères de France, baptisé INVFMR, est actuellement géré par une commission du groupe Benthos de l'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE). Il est inscrit depuis le 2 août 1996, sous le numéro 106, auprès du Service du Patrimoine Naturel du Muséum National d'Histoire Naturelle qui coordonnait ce type d'activité.

 

A ce jour, plus de 180.000 échantillons lui ont été transmis par 220 collecteurs participants bénévoles. Tous les départements de la Métropole ont été visités pour un total de 3715 points d'échantillonnages. La faune des éphémères de notre pays regroupe 132 espèces. En outre, 14 d'entre elles sont nouvelles pour la France et ont été découvertes dans le cadre de cet Inventaire..

 

Le groupe OPIE-Benthos publie également la revue EPHEMERA, revue scientifique bilingue français-anglais, chaque tome annuel comportant deux fascicules de 72 pages.

 

  Le collecteur passionné souhaitant participer à cette œuvre collective peut s'adresser à :

 

OPIE-Benthos-INVFMR
1 résidence la Villeparc

78310- MAUREPAS  

mb2@invfmr.org

 

Ou bien à

Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE)

Boite Postale 30

78041-GUYANCOURT Cedex

 

 

 

Références bibliographiques

 

Un clic sur le nom de chacun des auteurs ci-dessous donne accès à la fiche de lecture de l'ouvrage cité 

-          Studeman :  Ephemeroptera, version française  (un chapitre sur la collecte)

-          Aubert :        Plecoptera

-          Tachet :        Introduction à l’étude des macro invertébrés des eux douces

-          Tachet :        Invertébrés d’eaux douces

-          Greenhalgh  Guide des mouches pour la pêche  (quelques pages sur les techniques de capture)

-          Reisinger :    Le guide entomologique du pêcheur à la mouche

-          De Boisset :  Les éphémères  

-     De Boisset :   Les mouches du pêcheur de truites

-          Del Pozo :     Mouches pour la pêche

-          Manach :       Traité pratique d’identification des éphémères  (tout un chapitre sur la capture )

-     Le Doaré-Toël: Les merveilleux éphémères des rivières de France (leur biotope et des planches couleurs admirables)

 

On peut y ajouter:

 

-     Masselot : Microscopie à l'usage de l'étude des éphémères (publié par INVFMR, très technique)

-     Bonnassie: Tableaux synoptiques des 40 éphémères du pêcheur de truites à la mouche sèche (Pêche Magazine n°70-71-72-73 -74 de 1993)

   

Sites internet à consulter

      -  http://www.invfmr.org   : L'inventaire des Ephémères de France
      - 
http://troel.free.fr          : Les superbes dessins des "Merveilleux éphémères" de Paul TROËL

    

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